Cadre général
Le monde d’aujourd’hui est souvent malade de son développement anarchique, centré autour de grandes villes génératrices de nombreuses pollutions (productions d’énergie, d’objets et d’infrastructures, etc.). Il faut donc revoir bien des schémas de développement et nombre de technologies utilisées qui, si nous n’y prenons pas garde, mettront plus en péril notre société.
L’ensemble des actions que je mène depuis plus de 30 ans, axés sur le développement durable, relèvent du concept dit de technologie propre où les opérations de transformations chimiques de la matière ne doivent générer aucune pollution nuisible pour l’environnement.
Il est difficile de faire comprendre qu’un rejet de quelque nature qu’il soit est avant tout une perte de matière donc d’argent avant d’être une pollution. Ce fait acquis il faudra soit :
Lui trouver une valorisation qui en fera un co-produit chimique ou énergétique de la technologie considérée.
Faire en sorte qu’il n’existe plus en faisant de la technologie considérée une technologie propre.
J’ai ainsi vu plusieurs de mes programmes de recherche universitaire aboutir industriellement dans de multiples secteurs sur lesquels quelques éléments techniques seront présentés.
Ils reposent tous sur un ou plusieurs brevets d’invention déposés par l’Université ou mes partenaires industriels avec accord préalable entre les parties.
Cuirs
La transformation de la peau en cuir a, en termes de pollution, une très mauvaise réputation. Les rejets de chrome, résidus soufrés, sels, matières organiques sont de plus en plus difficilement tolérées et exigent pour être traité convenablement des stations d’épuration particulièrement coûteuses en investissement et fonctionnement au point de mettre en péril cette industrie dans les pays développés.
Une dizaine d’années de travail sur le sujet a permis de résoudre l’essentiel des problèmes de pollution évoqués ci-dessus.
Le résultat de ces études fut la mise au point finale en 1998 du procédé CrAB qui permet le passage de la peau au cuir sans rejet avec un recyclage quasi-continu des eaux dans le procédé notamment dans les étapes de tannage, teinture et nourriture qui conduisent au cuir fini.
Sa mise au point fut pour partie co-financée par la Société Gaches-Chimie – 31 Toulouse – France qui commercialise aujourd’hui deux produits masquants originaux utilisés lors de l’opération de tannage au chrome qui contribue à fixer ce dernier dans le réseau protéique de la peau. Cette technologie est aujourd’hui largement utilisée dans le monde industiel notamment en Amérique du Nord.
Encres offset
La technique d’imprimerie la plus répandue dans le monde reste, pour des coûts sans égal, l’imprimerie offset ou le transfert de l’encre sur le papier s’appuie sur son caractère hydrophobe.
Nous avons donc, en coopération avec l’Onidol : (Office National des Oléagineux – Paris) qui a financé l’opération de 1993 à 1996 et la Société Coates-Lorilleux filiale du groupe Total qui testa nos produits, mis au point une série de formulation à base exclusivement d’huile de Colza ou d’huile de tournesol qui satisfont aux difficiles critères techniques de ce type de produit. Elles sont biodégradables , économiquement rentables et produites aujourd’hui industriellement par milliers de tonnes .
Industrie Pharmaceutiques
L’industrie pharmaceutique a connu ces dernières années deux événements majeurs que sont l’apparition des médicaments génériques et l’entrée en force des principes actifs extraits de plantes dans les médicaments nécessitant une autorisation de mise sur le marché.
Un exemple de travaux effectués dans le cadre des médicaments génériques ont concerné le lipanthyl médicament anti-cholesterol diffusé par les Laboratoires Fournier 16 – Dijon. La refonte de la synthèse du fénofibrate principe actif dont le rendement global fut augmenté considérablement à contribué à ce que ce Laboratoire garde pour ce produit une position dominante.
Raffinage d’huiles
Les travaux effectués sur le raffinage des huiles végétales avaient pas pour objet de permettre :
– l’utilisation à grande échelle de l’huile de colza en friture en éliminant sur silice quelques stéroïdes caractéristiques qui passaient au travers des raffinages classiques et catalysaient la décomposition de l’acide linolénique notamment en produits aromatiques désagréables. Ce travail a été financé par l’Onidol – Paris.
– l’utilisation industrielle d’huiles fortement acides par neutralisation des acides gras libres par du méthanol en présence de résines échangeuses d’ions comme catalyseurs.
– le raffinage d’huiles à fort taux d’insaturation susceptibles d’être affectés structurellement par les méthodes classiques.
Résines polyesters
Ce travail développé avec le Groupe Zodiac International a abouti à l’objectif fixé qui était de mettre au point une méthode de caractérisation et de contrôle des résines polyesters lors de la fabrication des coques de bateaux. La dite méthode est aujourd’hui utilisée quotidiennement sur les lignes de production et donne entière satisfaction
Génie Civil
L’industrie des travaux publics doit s’adapter comme beaucoup d’autres aux salutaires contraintes environnementales de ce siècle.
Parmi les différents problèmes qui se posent, ceux liés à l’exploitation des liants organiques bitumineux plus ou moins désasphaltés sont à traiter en priorité en reconsidérant sous un angle plus écologique, à performances techniques et économiques équivalentes.
Ces travaux ont été conduits pour le compte de l’Entreprise Malet – Toulouse. Ils ont permis notamment de baisser la température de production en poste d’enrobage fixe et donc réduire les émissions de COV sans affecter la tenue de la couche de passage ou de roulement.
Une approche identique a été menée avec succès avec les émulsions à froid en combinaison avec des liants hydrauliques à base de kaolin et de chaux.
Dans tous les cas la réduction de la part des produits pétroliers au profit de produits issus de la matière végétale dans les liants organiques routiers fut effective et développée industriellement par l’entreprise Malet sur tous ses chantiers..
Plantes aromatiques, colorantes et médicinales
Les travaux que j’ai mené en Guyane ont notamment abouti, avec le soutien du Conseil Régional de Guyane, à la démonstration que le palmier emblématique de Guyane : l’Awara ou Astrocaryum vulgare qui est un élément fort de la gastronomie locale à travers le fameux bouillon d’awara produisait une huile d’amande et de pulpe aux exceptionnelles propriétés anti inflammatoires.
J’ai travaillé pendant près de deux ans avec la société Floramazone sur différentes plantes aromatiques, colorantes et/ou médicinales du plateau des Guyanes et du bassin amazonien pour promouvoir leur développement industriel raisonné en partenariat avec différentes ethnies locales et de grands laboratoires européens et américains.